jeudi 12 novembre 2015

Valls ne fait plus mystère de sa convergence à droite



Par Frédéric Lutaud

Manuel Valls évoque une coalition gauche-droite en 2017, un ballon d'essai parfaitement calculé.

Après avoir plaidé en privé pour une fusion des listes LR-PS en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Valls imagine une grande coalition en 2017 en cas de présence de Marine Le Pen au second tour. « On s'est fait avoir avec cette histoire d'UMPS [...] Oui, assumons qu'il y ait le FN d'un côté et les républicains de l'autre » estime-t-il selon des propos rapportés par Le Figaro. On ne lâche pas ce genre de petites phrases au Figaro par hasard. Petit à petit l'oiseau fait son nid.

Il précise : « À la présidentielle, si Marine Le Pen est au second tour, il faut bien être conscient que celui qui sera élu face à elle le sera avec des électeurs de droite et de gauche. Et ce ne sera pas 82% contre 18% comme en 2002. Ce sera plus serré et donc il sera extrêmement difficile de gouverner le pays après. Il faut donc réfléchir à une future majorité. (...) Et une coalition, ça n'a pas que des inconvénients », juge-t-il selon des propos toujours rapportés par Le Figaro.

La stratégie de Valls se précise

La montée du Front national est parfaitement orchestrée pour prendre en otage l'électorat français. En appliquant une politique économique libérale, avec son ministre Macron répétant « qu'il peut y avoir beaucoup de convergences sur le plan économique entre les gouvernements de droite et de gauche », jusqu'à Raffarin déclarant que « Macron aurait pu être mon ministre », Valls prépare la jonction entre l'aile droite du PS et la droite républicaine. Gouverner la France avec une grande coalition à l'allemande trop contente de se débarrasser de Sarkozy, est le scénario qu’il rumine depuis qu’il s’est mis en tête de départir le PS de son étiquette socialiste.

A savoir maintenant si les militants du PS accepteront de passer par-dessus bord deux siècles d'héritage socialiste ? Cambadélis saura-t-il préparer le terrain ? En 2017, il n'y aura qu'un seul président et Juppé n'a pas prévu de se retirer. Si celui-ci échouait aux primaires de Les Républicains, peut-être se laisserait-il tenter par ce scénario ? Mais il trouverait Valls sur sa route pour un éventuel poste de Premier ministre. Ce dernier lui laisserait alors la place pour préparer 2022 ? A moins que Hollande soit lui-même hors jeu après un quinquennat calamiteux. Encore beaucoup d’inconnues à l’équation mais nous pouvons compter sur Valls pour ne rien laisser au hasard.

Une chose est certaine, si une grande coalition à l'allemande voyait le jour, les Français auraient le choix entre les Démocrates (Hollande, Valls, Juppé, Bayrou, Le Maire...), les Républicains (Sarkozy), l'extrême droite (Le Pen) et le Front de gauche et les Verts. Une radicalisation du paysage politique qui aurait le mérite de clarifier beaucoup de choses. C’est donc à la gauche de prendre les devants pour réussir l'unité sur un programme de gauche.

1 commentaire:

  1. Si les groupuscules de gauche (Ps compris désormais) ne sigenent pas une plateforme commune de redressement national, élire Alain Juppé, président, serait simplement constater qu'une majorité de l'electorat est du centre droit modéré. Alain Juppé le représente mieux que Valls (socialiste traitre) !

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