mercredi 18 novembre 2015

Ce n’est pas non plus « une guerre » Gérard Filoche

Par Gérard Filoche | extraits de Pour la République exemplaire

"Les assassins tuent sans distinction des athées comme des musulmans, des arabes et des blancs, des noirs et des jaunes. Déjà dans de précédents attentats, les bombes étaient placées dans le métro ou devant chez Tati. Quand des Rafales les bombardent, ils tuent des gens en mobylette. Ils n’ont aucun autre message : ils ne cherchent pas à aller frapper des dirigeants et élites, des cibles militaires ou des quartiers riches. Ils sont bien nos pires ennemis, les tueurs de nos libertés comme de nos amours, de nos fêtes comme de nos droits du travail. Chacun de leurs attentats nourrit l’obscurantisme, les fanatismes, les racismes, les extrémismes de droite et ils nous empêchent, en premier, de nous défendre nous, les salariés licenciés d’Air France, les hospitaliers surmenés, les chômeurs humiliés, les bas salaires et les retraités pauvres."

"Redisons-le, face à ce terrorisme de déchet, il n’y pas de réponse nationale, pas de réponse religieuse, encore moins de réponse symétriquement barbare comme ces autres abrutis identitaires et d’extrême droite qui ont fait des « ratonnades », détruit des cimetières ou des mosquées, et veulent enfermer 4000 « suspects », déchoir des français de leur identité, expulser des millions d’étrangers, refuser des milliers de réfugiés, instaurer des dictatures policières répressives, bombarder des populations civiles. Cette extrême droite identitaire est aussi un déchet d’humanité. Ne pas se laisser contaminer."

"Car répondre en tant que nation, en tant qu’armée, en tant que puissance bravée, c’est accréditer l’importance de l’ennemi, renforcer ses délires, valoriser leurs sectes, abaisser nos valeurs, tomber dans leurs pièges, donner sujet aux escalades des logiques folles de crimes."

"Mais il faut avoir comme axe durable de soutenir partout les forces vives démocratiques, pas les dictatures ni les dictateurs. Donner les moyens aux peuples de la région (Kurde, Syriens) d’imposer la paix et la démocratie."

Il ne faut pas parler « guerre » il faut parler « paix ».

"Les surveillances, les contrôles, l’état d’urgence, les pratiques policières, la répression n’auront que des efficacités très relatives temporaires à court terme, et contraires à moyen terme. « Le problème, c’est qu’on a trop de libertés » ose déjà déclarer un général français tant il y a toujours des imbéciles pour rêver « d’hommes forts ». Non, on n’en a pas assez de libertés citoyennes, il faudrait une 6° république plus démocratique, les salariés se sentent méprisés et non pas associés, le fait que la gauche n’ait pas tenu ses promesses creuse le terreau des abstentions, des désillusions, déceptions, amertumes, rages et cynismes."

"Il est étonnant d’entendre François Hollande déclarer : « dans ces circonstances, je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité ». Ainsi, rien ne l’aura fait renoncer aux 41 milliards donnés aux patrons, aux 40 milliards dépensés en moins pour notre sécu, nos collectivités, nos équipements, nos salaires, rien. Il aura tenu bon sur la « politique de l’offre », sur la réduction des déficits, il n’aura concédé aucune conquête sociale à la gauche, il faut l’horreur de vendredi dernier pour qu’il dise aux libéraux européens : « je ne vais pas me conformer tout à fait à la feuille de route que vous exigez et que j’ai accepté depuis 2012 ». Il ne le fait pas pour nourrir les besoins sociaux de notre peuple mais pour imposer l’état d’urgence. A méditer."

Gérard Filoche, le 17 novembre.

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