mercredi 4 novembre 2015

François Hollande et l’excellence écologique ? La bonne blague !

Par Coralie Schaub 2 novembre 2015

En matière d’écologie, on savait l’exécutif champion du grand écart entre le discours et les actes. Alors que François Hollande jurait en 2012 vouloir «faire de la France la nation de l’excellence environnementale», il n’a cessé, depuis, de faire preuve d’incohérence et d’agir exactement dans le sens opposé. Abandon de l’écotaxe poids lourds, choix du tout-routier au détriment de modes de transport plus écologiques, innombrables gages accordés à l’agriculture industrielle, visite présidentielle en Alberta (Canada), là où est extrait des sables bitumineux le pétrole le plus sale du monde, atermoiements sans fin pour cesser les aides à l’exportation des centrales à charbon ou les avantages fiscaux accordés au diesel, coupes incessantes dans les budgets du ministère de l’Ecologie… La liste est loin d’être exhaustive. On avait presque fini par s’y faire. Et même par en rire jaune - c’est meilleur pour la santé et ça permet de ne pas se ruiner en mouchoirs.
Voilà qui témoigne d’un art inégalé de l’incohérence.

Mais à mesure qu’approchait la COP 21, cette grand-messe onusienne que François Hollande a tenu à accueillir à Paris en décembre et où, dixit ce dernier, c’est «le sort de l’humanité qui se joue», on aurait pu imaginer que le gouvernement fasse un peu plus preuve de logique et d’exemplarité. Qu’il fasse au moins semblant d’y croire, ne serait-ce que pour ne pas se ridiculiser. Las, c’est tout l’inverse qui se produit. Et crescendo. Fin septembre, il sabrait une énième fois les budgets de l’écologie et de l’aide au développement - juste après un discours du chef de l’Etat promettant monts et merveilles à la tribune de l’ONU. On apprenait aussi que la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, et son confrère de l’Economie, Emmanuel Macron, venaient d’accorder trois nouveaux permis de recherches d’hydrocarbures en Seine-et-Marne, dans le Bas-Rhin et dans la Marne.

Dernier épisode en date, l’annonce vendredi de la décision de l’Etat de reprendre les travaux du projet contesté d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Juste avant la tournée de Hollande en Chine et ses trémolos de rigueur sur le climat. Bigre. Voilà qui témoigne d’un art inégalé de l’incohérence.

Si l’urgence climatique n’était pas si grave, ce serait à mourir de rire.

Ou du cynisme - ah, les petits calculs électoraux à l’approche des régionales. Ou alors de l’humour. On avait déjà eu un aperçu magistral de ce sens de la bonne blague quand le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait qualifié d’«amies du climat» de très polluantes sociétés sponsors de la COP 21 (Engie, EDF, Renault Nissan, BNP Paribas…). Si l’urgence climatique n’était pas si grave, ce serait à mourir de rire.

1 commentaire:

  1. Si Patapouf et sa clique devait être écolo, cela se saurait depuis longtemps. Le simple fait de mettre son ex au ministère de l'écologie en dit long sur le cynisme de ce personnage.

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