mercredi 26 mars 2014

Du courage politique pour mettre en place le changement structurel dont la France a besoin

Par Libia Acero-Borbon, membre du Conseil national du Parti socialiste pour la motion 4

Les résultats du premier tour des municipales sanctionnent le gouvernement élu par le peuple de gauche. Les promesses faites par le PS et le président Hollande lors de la campagne présidentielle ont été abandonnées et en échange sont mis en place les orientations des néolibéraux de la troïka européenne au détriment des français.

En effet, F. Hollande et son gouvernement n’ont pas eu le courage politique d’entamer les réformes structurelles profondes qui s’imposaient pour réformer et moderniser le pays depuis le début de son mandat. Des reformes à la marge ont été faites, des bouts de réformes, mais la vraie réforme fiscale, n’a pas eu lieu, la réforme à la justice non plus, elle sont passées aux oubliettes. La vraie réforme bancaire, le lobby financier l’en a empêchée avec le ministre de l’économie en tète. Et la transition énergétique a été vite oubliée bien que les écologiques soient au gouvernement.

Le gouvernement et le PS n’ont pas eu ce courage politique que doit avoir les réformateurs pour renverser la table et donner un souffle nouveau à l’Etat français. D’où cette impossibilité de gouverner, de mener à bien le changement structurel profond dont la France a besoin. Le gouvernement a préféré écouter le MEDEF et les lobbyistes (bancaire, CAC40, bâtiment, etc.), chacun défendant ses intérêts. Résultat, le gouvernement ne gouverne pas. Les incohérences se font vite voir en l’absence de ligne politique claire, sans stratégie  précise et sans boussole idéologique. Un jour, le gouvernement est libéral, au autre jour, il est social-démocrate, un autre il est carrément néolibéral. Les français ne comprennent plus rien, ils ne comprennent pas quel est le projet du parti de « gauche » qu’ils ont mis au pouvoir ! De nombreux français le dissent : « Sarkozy l’a imaginé, Hollande l’a fait ! »

Aujourd’hui, la sanction pour le PS et le gouvernement est lourde de conséquences. Tout d’abord, la parole politique n’est plus crédible. Les classes populaires ne nous font plus confiance. A cela s’ajoute, un vote réfléchit et clairement défini, celui du FN pour punir ce manque de parole politique, cet abandon. Une partie des français se détournent totalement des partis politiques traditionnels et trouvent un exutoire avec cette formation politique.

De ce fait le PS est en train de faire le lit de l’extrême droite, laquelle en France tisse inexorablement sa toile et déplace l’espace politique des partis traditionnels. Si le FN avance, se développe, c’est parce qu’il avance un discours social, économique, repris à la gauche, en  promettant une politique dite « nationale » qui rassure les français délaissés et qui voient dans ce parti une alternative crédible pour remédier à leur problèmes sociaux multiples, dont le chômage de masse ! D’autres français se tournent vers l’abstention qui est devenue la meilleure alliée du FN, qui n’aurait pas eu autant de succès sans elle.

Le gouvernement d’Hollande vient juste d’encaisser les conséquences du divorce entre ses paroles et ses actes.

Maintenant, il ne suffit pas de changer le gouvernement, il faut aussi que le président fasse preuve de courage politique et s’engage vraiment à mettre en place se promesses de campagne, ses 60 réformes auxquelles le peuple de gauche a adhéré et voté  lors de la présidentielle.  Aussi, le PS et le gouvernement doivent totalement s’assumer en tant que parti de gauche et gouverner comme tels. Ne pas avoir honte d’être de gauche.

Il est aussi indispensable de se libérer des dictats économiques de l’Union européenne, laquelle au lieu d’aider à surmonter la profonde crise économique, est en train de l’aggraver, avec son plan d’austérité et ses injonctions néolibérale. Il suffit de voir la Grèce, l’Espagne, le Portugal qui ont appliquer les programmes de la troïka européenne, ils ont du se mettre à démanteler l’état et les services publics de santé, d’éducation, les pensions avec les conséquences actuelles désastreuses pour la population. Rappelons-nous, ces mesures ont été mises en place en Amérique latine, dans les années 80 et 90 et ont totalement échoué. Durs à éradiquer, les effets dévastateurs se font encore sentir, les dégâts humains, sociaux et environnements sont nombreux.

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