jeudi 3 octobre 2013

Pas un trimestre de plus, pas un euro de moins !

 Signer l'appel des socialistes pour les retraites 

Plus de 5000 militants socialistes ont déjà signé l'appel. L'allongement de la durée de cotisation n’est pas acceptable ! D’abord, parce qu’augmenter d’un trimestre tous les trois ans de 2020 à 2035 la durée des cotisations revient à maintenir les actifs plus longtemps sur le marché du travail, alors que tant de chômeurs cherchent à y rentrer. Cette mesure irresponsable va aggraver le chômage de masse et les inégalités de pension femmes-hommes (40 % des femmes ne peuvent partir à la retraite à taux plein, contre 23 % des hommes). Ensuite, cette mesure tourne le dos au progrès social dans son ensemble. Si nous avons accompli tous ces progrès technologiques pour réaliser des gains de productivité considérables ce n’est pas pour travailler plus longtemps, mais pour libérer du temps sur le travail productif. Pierre Mauroy disait, lors d’un discours au Sénat, l’importance de la retraite à 60 ans pour les catégories populaires et concluait en s’adressant à la Droite : « La différence entre vous et nous, elle est là : notre priorité, ce sont les travailleurs. ». Allonger la durée de cotisation c’est renoncer aux valeurs du socialisme et à son principe d’émancipation.


Nous sommes très loin de la réforme ambitieuse que nécessite notre régime de retraites par répartition. Car tant que le financement des retraites repose sur les revenus du travail, celles-ci représentent un revenu différé assuré par une solidarité intergénérationnelle. Cela implique prioritairement de résoudre la question du chômage de masse. Tout le monde doit pouvoir travailler pour que tout le monde puisse cotiser, sans quoi l’exclusion d’un nombre croissant de travailleurs creusera toujours plus en avant le déficit. Financer les retraites, c'est d'abord vaincre le chômage.

Sans partage du travail et des gains de productivité, il n’y aura pas de réponse satisfaisante au financement des retraites. Depuis la création du régime par répartition, après-guerre, un salarié est plus que 5 fois plus productif en moyenne, autrement dit il crée au moins 5 fois plus de richesses quand la population n’a augmenté que de 1,6 fois. Nous avons largement de quoi financer notre régime de retraite si nous retrouvons un équilibre dans la répartition des richesses entre travail et capital. Nous ne pouvons accepter que le financement des retraites repose encore une fois sur le sacrifice des salariés.

Frédéric Lutaud - Membre du Bureau national

 Signer l'appel des socialistes pour les retraites 

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