jeudi 10 octobre 2013

Intervention au bureau national du 8 octobre 2013

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national pour la motion4

Cher(e)s camarades,

Je voudrai revenir sur le rappel à l’ordre d’Harlem Désir de la semaine dernière, plutôt vigoureux, qui nous renvoyait à notre devoir de solidarité. Un devoir de solidarité que nous partageons d’autant plus que nous sommes-là chaque semaine pour faire part de nos inquiétudes, sinon de nos désaccords, au sein de ce bureau politique, autrement dit en famille. Notre devoir est d’alerter si nous pensons que le gouvernement s’engage sur la mauvaise voie. C’est aussi un gage de soutien comme de l'encourager à aller plus loin, plus vite.

Harlem, tu nous demandes d’applaudir des deux mains un gouvernement qui mise tout sur une croissance qui n’est pas là et qui de l’avis de nos propres experts ne viendra pas. Une croissance qui n’est même pas souhaitable si l’on considère la pression qu’elle fait peser sur les ressources naturelles (mais nous pourrions en discuter).
Tu nous demandes d’applaudir une politique qui propose une surenchère dans la compétitivité qui, nous le ne savons, ne résoudra en rien le chômage. L’Allemagne, la 1er puissance industrielle d’Europe rencontre les mêmes problèmes sociaux que nous.
Une politique qui se propose d’allonger la durée de cotisation retraite. Autrement dit de maintenir plus longtemps des actifs sur le marché du travail alors que des millions de chômeurs veulent y rentrer.
Une politique qui démissionne sur l’encadrement des salaires, sur l’augmentation des minima sociaux (qui peut vivre décemment avec le Smic aujourd’hui ?).
Qui mène une politique sur la taxation des transactions financières à laquelle personne ne comprend plus rien. Alors que la France devrait être fer-de-lance sur ce projet.
Une politique qui refuse obstinément de rouvrir le dossier du temps de travail contrairement à l’Allemagne, la Belgique, les USA.

Alors, excuse-nous Harlem de ne pas partager ton enthousiasme. Et j’ai bien peur qu’il ne soit pas partagé, non plus, par de nombreux français qui témoigneront de leur désapprobation dans les urnes aux municipales et aux européennes.

J'en profite pour saluer la présence de Benoit Amont qui va nous présenter sa loi sur l'économie sociale et solidaire. Une loi qui se propose d'encourager une alternative au capitalisme actionnarial en substituant le mot "compétitivité" à celui de "coopération" et de renouer avec nos valeurs socialistes.

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