vendredi 25 octobre 2013

Le nucléaire, une énergie obsolète

Jeremy Rifkin - Arguments
"Le nucléaire est mort ! Il existe 443 centrales nucléaires dans le monde. elles sont vieilles. Elles représentent 6% de l'énergie que nous produisons. Pour avoir un minimum d'impact sur le climat, il faudrait porter à 20% la production d'énergie nucléaire. Il faudrait remplacer les centrales existantes et en construire un millier pour les 25 prochaines années. Quelqu'un pense t'il vraiment que cela va arriver ?" 




"Pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique avec le nucléaire, il faudrait multiplier par quatre le nombre de centrales dans le monde. Désolé de vous le dire, mais vous n'avez pas assez d'eau pour refroidir autant de réacteurs !"

Le prospectiviste américain Jeremy Rifkin (Wikipédia, @jeremyrifkin), Directeur de la Fondation des tendances économiques est un penseur important de notre modernité. Nombre de ses livres se sont révélés prophétiques comme La fin du travail (1996) ou L'âge de l'accès (2000). Son dernier livre, la Troisième révolution industrielle (voir également le site dédié), est certainement l'un de ses plus ambitieux, car il nous livre - rien de moins - qu'un futur de rechange par rapport à celui qu'on abandonne.

La seconde révolution industrielle (1880-2006) n'est plus notre futur.

Rifkin dresse un double constat. D'une part, celui de la fin de la seconde révolution industrielle, fondée sur le pétrole et les énergies fossiles. Plus que le pic pétrolier, nous avons atteint "le pic de la mondialisation", estime-t-il. Nous ne pouvons plus fonder notre croissance sur un système qui va générer par définition des crises à mesure que les énergies fossiles vont se raréfier. Même la perspective de trouver de nouveaux secteurs d'extractions ne suffira pas à combler notre appétit insatiable d'énergie. Pour lui, "la crise c'est le pétrole !" et les conséquences organisationnelles que notre pétrodépendance a eues sur la société tout entière. "Les régimes énergétiques déterminent la nature des civilisations - leur façon de s'organiser, de répartir les fruits de l'activité économique et des échanges, d'exercer le pouvoir politique et de structurer les relations sociales."

Rifkin tient un propos véhément. Il faut arrêter de tergiverser et prendre acte que nous ne pouvons plus faire reposer la croissance, le progrès, notre avenir sur les énergies fossiles. Il faut clore la parenthèse prédatrice de la seconde révolution industrielle et nous engager dans une autre voie, celle de la "Troisième révolution industrielle" comme il l'a baptisé. Notre avenir doit changer de perspective et pour l'idéaliste constructif américain, cette nouvelle perspective doit nous montrer un futur accessible à tous. "Il devient de plus en plus clair qu'il nous faut une nouvelle logique économique capable de nous faire entrer dans un futur plus équitable et plus durable."

Notre futur, c'est d'appliquer le modèle distribué de l'internet à l'énergie - et à la société tout entière

"Nous sommes aujourd'hui à la veille d'une nouvelle convergence entre technologie des communications et régime énergétique. La jonction de la communication par Internet et des énergies renouvelables engendre une troisième révolution industrielle. Au XXIe siècle, des centaines de millions d'êtres humains vont produire leur propre énergie verte dans leurs maisons, leurs bureaux et leurs usines et la partager entre eux sur des réseaux intelligents d'électricité distribuée, exactement comme ils créent aujourd'hui leur propre information et la partagent sur Internet."

Rifkin s'appuie sur sa connaissance des caractéristiques de la révolution des nouvelles technos et sur celle des énergies renouvelables pour nous proposer un nouveau défi : celui de l'énergie distribuée. "Le partage entre les gens d'une énergie distribuée dans un espace commun ouvert aura des conséquences encore plus vastes [que celles du partage de l'information]."

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