vendredi 18 octobre 2013

Intervention au Bureau national du 15 octobre 2013

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national du PS pour la motion4

Deux questions adressées au Ministre du redressement productif Arnaud Montebourg

Cher Arnaud, j’ai principalement deux questions à te poser :

La première concerne directement ton action. Tu nous as parlé de ta volonté de redresser industriellement la France. Je souhaiterais connaître quels sont les grands chantiers industriels de l’avenir que tu as identifié. Car la question que tout le monde se pose, c’est : réindustrialiser la France mais pour produire quoi ?

Tu nous as beaucoup parlé de l’industrie automobile et de sa conversion au moteur électrique, mais j’ai cru comprendre que l‘automobile est un secteur sinistré et tout les experts considèrent que l’avenir de la transition écologique se situe plutôt dans la rationalisation des transports collectifs.
Tu nous as aussi parlé de l’aéronautique mais les carnets de commandes sont pleins pour 10 ans, ce n’est donc pas là qu’il faut concentrer nos efforts.
Je souhaiterai donc connaître les grands chantiers industriels qui seront en mesure de mobiliser significativement notre appareil productif. Considérant que celui-ci tourne à 70% de ses capacités de production, il ne s’agit pas seulement d’améliorer l’outil de production existant mais bien, selon l’ambition affichée, de provoquer un sursaut industriel qui relancerait l’économie française.

Ma seconde question concerne l’emploi. Tu nous dis que « le robot crée l’emploi ». Mais tous les chiffres disent le contraire. Il suffit de constater combien l’industrialisation de notre agriculture a décimé la population agricole. Depuis 1950 nous avons connu une croissance de 1000% et perdu l’équivalent de 10% d’heure de travail humain. C’est considérable. Partout nos sociétés industrialisées produisent plus avec moins de main-d’œuvre. Rien que dans l’industrie automobile dont tu parlais, le bureau américain des statistiques du travail (BLS) prévoit une baisse de l’emploi dans la production de véhicule et dans l'industrie de la fabrication de ses pièces détachées de 16 % jusqu’en 2018, contre 11 % de croissance. Le gouvernement a décidé d’investir 33 millions d’euros pour la robotisation des PME. Cela aura obligatoirement des incidences sur les gains de productivité et donc sur le marché de l’emploi français. Comment comptes-tu « distribuer de la prospérité dans notre pays » comme ton projet de nouvelle France industrielle se propose de le faire ? Quelle réponse apportes-tu à ce « paradoxe » qui veut que plus nous développons nos forces productives plus nous nous dispensons de travail humain ?

Réponse d’Arnaud Montebourg

Réponse à la question 1 : Les grands chantiers industriels de l’avenir sont : l’informatique, la force de calcul. Sur le terrain écologique : les bateaux, les avions et train ainsi que le bâtiment.

Commentaire : Comment l’informatique française pourra t'elle se démarquer significativement sur l’échiquier international, prise en étau entre Samsung, Microsoft, Apple…? Quant aux avions et le train, c’est ce que nous faisons déjà avec nos succès en aéronautique ou avec le TGV. Le bâtiment est bien entendu un des grands chantiers industriels de la transition écologique mais celui-ci une fois accompli remettra les pendules à zéro. Il ne peut représenter une perspective d’avenir à long terme sur lequel nous pouvons fondé l’espoir de la France industrielle de demain.

Réponse à la question 2 : On peut avoir une lecture au niveau macro économique mais nous constatons sur le terrain que les entreprises qui investissent se développent et créés de l’emploi.

J’ai à l’instant démontré le contraire en citant l’étude du bureau américain des statistiques du travail (BLS) sur l’industrie automobile. A l’échelle de la France tout entière, le bilan de la création d’emploi sur un demi-siècle est négatif quand il ne s'accompagne pas d'une réduction du temps de travail.





2 commentaires:

  1. http://gascon.blog.lemonde.fr/2013/10/15/34-plans-industriels-confies-a-34-pilotes-alerte-a-la-coherence-et-a-la-vigilance/

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    1. Bonjour Jean Claude, connais-tu l'identité de la personne qui a rédigé le billet que tu nous transmets ?

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