mercredi 23 octobre 2013

Intervention au Bureau national du 22 octobre 2013

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national du PS pour la motion4

Cher(e)s camarades,

Comment aider le gouvernement ? Car telle est la question.  Il faut dire que le gouvernement ne nous aide pas beaucoup ces derniers temps. Je voudrais interroger ici son principe de cohérence lors des récents événements.

Tout d’abord nous avons eu le vote de la loi sur les retraites qui est une aberration économique. Allonger le nombre d’années de cotisation revient à maintenir plus longtemps les actifs sur le marché du travail alors que tant de chômeurs veulent y rentrer. Cela ne ferra qu’aggraver la situation du chômage. A moins, peut-être que le gouvernement  espère régler la question de chômage de masse d’ici 2023 ? Mais si nous réglons la question du chômage d’ici 2023, il n’y a plus besoin de d’allonger la durée de cotisation. Nous savons très bien que le déficit des caisses de retraite serait résorbé si tout le monde travaillait. J’en arrive donc à la conclusion inverse, le gouvernement n’a aucun espoir de régler la question du chômage de masse et prévoit de faire payer plus longtemps ceux qui ont déjà du travail, je serais tenté de dire ceux qui ont « encore » du travail.
Ensuite, nous avons eu, la semaine dernière, la visite de notre ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg qui nous a affirmé avec un aplomb déconcertant que « le robot crée l’emploi », une contre-vérité économique dont la thèse ne trouverait même pas preneur en première année de science économique. De telles déclarations sont de très mauvais augure pour notre politique de l’emploi.

Voilà pour les questions économiques et leurs conséquences sur l’emploi, mais sur le terrain social ce n’est pas non plus glorieux.

S’en est suivit des violences policières inacceptables de la part d’une police républicaine, qui plus est sous un gouvernement socialiste. Je ne parle pas seulement de l’expulsion d’adolescents scolarisés embarqués manu militari sous les yeux de leurs camarades et de leurs professeurs qui a scandalisé toute la France, mais aussi de la répression de la manifestation pour le droit au logement. Comment la gauche peut-elle réprimer ceux qui demandent un toit, finalement un droit élémentaire à la dignité ?

Alors oui, le gouvernement peut certainement s’appuyer sur les forces sociales progressistes de ce pays, mais faudrait-il encore leur parler. Si nous nous demandons tous comment aider le gouvernement, nous souhaitons aussi qu’il fasse preuve de bon sens.

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