mardi 2 septembre 2014

Que la chasse aux chômeurs commence !

PAR LAURENT MAUDUIT | 02 SEPTEMBRE 2014 | 

Le ministre du travail a annoncé qu'il avait donné des instructions à Pôle emploi pour que les contrôles sur les chômeurs soient renforcés, et que des radiations soient le cas échéant prononcées. Depuis vingt ans, les dirigeants socialistes ont toujours condamné ce type de stigmatisation populiste des plus fragiles. Aujourd'hui, ils miment là encore Nicolas Sarkozy.

Dans la descente aux enfers que le gouvernement socialiste impose au pays, il ne manquait plus que cela ! Tout au long des mois derniers, on a eu droit à une ribambelle de cadeaux aux patrons, à un plan d’austérité périodiquement durci, au refus de tout coup de pouce en faveur du Smic, à la prolongation du gel des rémunérations publiques. On a eu droit aussi, ces derniers jours, à l’annonce de nouvelles mesures de déréglementation du travail, portant sur les seuils sociaux des entreprises ou peut-être même sur le travail du dimanche, sans parler de la remise en cause de l’encadrement des loyers prévue par la loi Duflot. Oui, on a eu droit à tout... sauf à l’ouverture de la chasse aux vrais faux chômeurs, qui a longtemps été l’un des sports favoris de la droite, notamment sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Mais le ministre du travail, François Rebsamen, a sans doute jugé que c’était un tort. A l’occasion d’un entretien sur la chaîne de télévision Itélé, ce mardi 2 septembre dans la matinée, il a donc comblé cette omission et décrété à son tour l’ouverture de la chasse aux chômeurs.


Au cours de cet entretien, le ministre du travail a d’abord admis que le gouvernement avait perdu son pari d’inversion de la courbe du chômage : « On se bat mais cela n'a pas régressé, c'est un échec », a-t-il admis. Mais au lieu de reconnaître que la politique du gouvernement était inadéquate pour endiguer la vague montante du chômage, suscitant des effets d’aubaine massifs au profit des entreprises et de leurs actionnaires, mais sans avoir d’effets favorables pour l’emploi ou l’investissement, il a suggéré que les chômeurs étaient eux-même responsables de cette impasse. « Nous ne baissons pas les bras », a-t-il ainsi lâché, avant de suggérer que si certains étaient au chômage, c’était peut-être partiellement de leur faute. « En France, 350 000 emplois ne trouvent pas preneurs », s’est-il ainsi inquiété.

Et, embrayant sur ce constat discutable, le ministre a donc annoncé qu’il entendait faire la chasse aux chômeurs qui traînaient un peu des pieds pour reprendre un travail. « Je demande à Pôle Emploi de renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi », a-t-il déclaré. Et si ce n'est pas le cas, a-t-il poursuivi, « il faut qu'il y ait, à un moment, une sanction (…) C'est négatif, pour ceux qui recherchent des emplois, d'être à côté de personnes qui ne cherchent pas d'emploi ». Cette mission de contrôle nécessite un « état d'esprit différent, des convocations et des vérifications (...) Sinon on est radié », a conclu François Rebsamen.

Et pour bien souligner que ce propos ne lui avait pas été extorqué ou qu’il n’avait pas commis une maladresse, le ministre du travail a quelques instants plus tard commis ce tweet, qui confirme l’intention du gouvernement de durcir les contrôles et éventuellement les sanctions contre les chômeurs.



Dans la foulée, le nouveau ministre de l’économie, Emmanuel Macron a enfoncé le clou. En déplacement en province, il a justifié, quelques heures plus tard, ses déclarations contre les 35 heures et a apporté son appui à François Rebsamen, estimant « normales » les pratiques de contrôle annoncées par le ministre du travail. Avant d’ajouter : « C’est ce que veulent tous les Français ».



1 commentaire:

  1. Meme le secrétaire général de la CFDT est atterré par la déclaration de Rebsamen.Quelle honte !.Ce gouvernement a complètement perdu sa boussole idéologique.Il dit la meme chose que la droite.Il faut savoir que sur les 350000 postes non pourvus,la plupart ce sont des postes précaires a temps partiel,très mal payés,dont personne ne veut.
    Ce gouvernement avoue son impuissance a résoudre le problème du chomage,surtout qu'il a fait siennes les idées du Medef contre la RTT et les 35 heures

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