samedi 13 septembre 2014

La motion 4 doit aujourd'hui prendre position sur la confiance à apporter ou non au nouveau gouvernement
















La position de Bertrand Laforge, membre du Conseil national du PS pour la Motion 4

Depuis plusieurs mois, nous avons expliqué sans cesse, au bureau national et à chaque occasion qui s'est présentée, que les politiques d'austérité actuelles sont des facteurs d'aggravation de la crise. Nous sommes aujourd'hui au pied du mur : après plus de 2 ans au pouvoir, nous avons près d'un million de chômeurs supplémentaires, la pauvreté progresse dans le pays (la récente annonce de la toute petite baisse de la pauvreté est liée à une baisse du salaire médian qui est utilisé pour définir le seuil de pauvreté : avec la moitié des français gagnant 0 euros par an, le salaire médian serait nul et nous n'aurions aucune pauvreté !!! Les joies de la statistiques...) et notre pays traverse une crise de confiance sans précédents aggravée par les affaires sordides aux plus hauts niveaux de l'état.

Est-ce le bon moment pour oser aller plus loin plus vite dans la même direction ?
Est-ce le bon moment pour accorder sa confiance à une politique de l'offre assumée dont Michel Sapin nous dit déjà qu'elle ne portera pas ses fruits sur l'emploi ?

Nous pensons que non et nous pensons que les députés socialistes ont avant tout un devoir de responsabilités devant les électeurs qui les ont élus. Jamais il n'a été question dans la campagne de 2012 de faire gagner la France en écrasant les salariés (ou aux moins les salaires) au bénéfices des plus riches. Le déficit actuel est le résultat d'un manque à gagner fiscal donné en cadeau aux entreprises en contrepartie d'emplois qui ne sont jamais venus. Par contre, l'effet d'aubaine a été fort : augmentation de 30% des dividendes distribuées par les entreprises à leurs actionnaires ! L'investissement productif attendra... et d'ailleurs pour produire quoi ? Nous sommes dans une période de forts gains de productivité et de contraction de l'emploi industriel dans tous les pays industriels. Même la Chine admettait en 2010 avoir un taux de chômage supérieur à 20% (il est faible dans les grandes villes mais énormes dans les campagnes). Sans reprendre le mouvement historique d'un plus grand partage du travail, nous ne remédierons pas au chômage de masse. Le plus ridicule, c'est que les moyens de le faire sans impacter la masse salariale des entreprises existent comme nous l'avons à maintes reprises expliqués (voir par exemple la contribution GPS aux conventions de 2010).

Devons nous céder au chantage d'un risque de dissolution de l'assemblée ?

Que peut faire le chef de l'état en cas de refus de la confiance à un gouvernement en place ? Est-il obligé de dissoudre ?
Oui, si aucune majorité ne peut être constituée au sein du parlement mais Non si une telle majorité existe. Or cette majorité rose-verte-rouge existe au parlement sur la base du programme proposé par le PS aux électeurs en 2012 et sur la base des accords électoraux passés avec EELV et le front de gauche au cours des dernières élections locales.
François Hollande a donc le choix : il peut aussi choisir un premier ministre à même de porter la politique pour laquelle il a été élu.

Que demandons-nous aux députés socialistes ?

A chacun d'eux, nous demandons de choisir les intérêts de tous les citoyens contre les intérêts des plus riches, une politique légitimée par les Français plutôt que le ralliement à la doxa libérale. Nous leur demandons de refuser la confiance à un gouvernement qui, s'il dure, conduira le parti socialiste à la faillite morale et idéologique. Nous leur demandons également de dire au Président qu'une solution par le haut est possible à cette crise : appliquer les 60 propositions, mettre le système financier au service de tous en muselant la financiarisation de l'économie et en osant d'authentiques mesures progressistes améliorant vraiment le partage des richesses dans un monde où la croissance exponentielle touche à sa fin du fait des contraintes environnementales et de la raréfaction des matières premières, à commencer par les énergies fossiles.


1 commentaire:

  1. Le Président n'est jamais obligé de dissoudre. Dans la situation actuelle, que F. Hollande dissolve ou non l'Assemblée nationale, il ne sera pas réélu en 2017, alors autant qu'il reste avec une majorité bancale ! Tout ce qu'il lui reste, c'est de prier pour que la situation politico-économique s'arrange ! J'avoue ne pas bien comprendre la stratégie des frondeurs. Soit ils votent contre et donc le gouvernement n'a plus la majorité, c.a.d. qu'ils se mettent d'accord avec les députés qui veulent (de la droite et de l'extrême gauche) pour faire adopter une motion de censure majoritaire et mettre ainsi en cause la responsabilité du Gouvernement (art. 49) afin d'obliger la démission du Gouvernement (art. 50). Le Président et alors dans l'obligation ensuite de nommer un autre Premier ministre qui devra obtenir un vote majoritaire suite à son discours de politique générale. Soit ils s'abstiennent mais pourquoi !? http://bit.ly/1nPYnib .

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