mercredi 25 juin 2014

John Ashton préconise de faire de la semaine de quatre jours la norme en Europe d'ici dix à vingt ans

La motion 4 n'est pas seule à défendre le partage du travail. Nos voisins britanniques sont de plus en plus convaincus de la nécessité d'une telle mesure. Déclaration scientifique et sondage à l'appui le confirment. Réduire le stress lié au travail, réduire les dépenses de santé et réduire le chômage : pour réaliser ce que tout dirigeant devrait souhaiter, il suffit de passer à la semaine de quatre jours, explique John Ashton, expert britannique en santé publique, qui étudie notamment les effets du stress et de l'anxiété sur la société.

Le président de la faculté de santé publique du Royaume-Uni (UK Faculty of Public Health), interrogé par le Guardian, estime que la semaine de cinq jours doit être supprimée afin de mettre un terme à la mauvaise distribution du travail, qui nuit actuellement à la santé des travailleurs et de ceux qui n'ont pas de travail : "Le problème est qu'une partie de la population travaille trop dur et l'autre n'a pas de travail", précise-t-il.

Les Britanniques sont parmi les Européens qui travaillent le plus. Selon le Guardian, les trop longues heures de travail induisent stress, problèmes de sommeil, baisse de productivité et hausse des arrêts maladie.
Un sondage réalisé en avril par YouGov montre qu'à 57 % les travailleurs britanniques soutiennent l'idée d'une semaine de quatre jours, et que 71 % d'entre eux pensent que cela ferait de la Grande-Bretagne un pays plus heureux.

Au-delà de la Grande-Bretagne

Et John Ashton ne compte pas s'arrêter à la Grande-Bretagne : il préconise de faire de la semaine de quatre jours la norme en Europe d'ici dix à vingt ans.

La proposition de passer à la semaine de quatre jours de travail  n'est pas nouvelle. Nombreux sont ceux qui ont préconisé de supprimer un jour de travail pour augmenter la productivitéréduire le stress ou encore donner plus de temps libre aux travailleurs. Mais peu de réflexions ont été menées en se penchant sur les bénéfices globaux d'une telle mesure, qui pourrait, selon le professeur Ashton, améliorer la santé publique d'un pays et donc permettre à l'Etat de faire des économies.

Mais l'idée est loin de séduire tout le monde. Interrogé par le Guardian, le Congrès des syndicats britanniques (Trades Union Congress) s'oppose au projet, signalant que trop de gens travaillent aujourd'hui à temps partiel contraint, loin de ce qu'ils le souhaiteraient pour joindre les deux bouts à la fin du mois. Pour l'organisation, il faudrait plutôt renforcer le nouveau droit des travailleurs à réclamer des horaires flexibles, une mesure adoptée lundi 30 juin. Les erreurs de diagnostic ont la vie dures. Si de plus en plus de gens travaillent à temps partiel c'est bien la preuve que nous pouvons réduire le temps de travail pour toute la population et le chômage résulte d'abord du fait que d'autres travaillent trop. Quant à la flexibilité des horaires, c'est une mesure libérale qui n'a jamais créé de l'emploi. Les syndicats doivent se rendre à l'évidence, la grande bataille syndicale du XXI siècle reste la bataille pour la réduction du temps de travail.

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