mardi 10 juin 2014

Intervention du 10 Juin au Bureau national

Par Rémi Demersseman-Pradel, membre du Bureau national pour la motion 4

Je voudrais simplement évoquer le problème du financement bancaires des entreprises, PME et TPE de France, et son impact direct sur l’emploi.

Il y a une semaine, la BCE a baissé ses taux de prêt aux banques et mis en place un taux de dépôt négatif. L’objectif est de facilité l’accès des banques aux liquidités. Sans leur imposer de conditions sur leurs marges financières et en espérant que les liquidités mises sur le marché entraîneraient une baisse spontanée des taux de crédits et une augmentation des prêts aux entreprises. Mais qu’est-ce qui garantit ce résultat ?


Or il faut savoir qu’il y a actuellement plus de 250 milliards d’Euros de trésorerie disponibles dans les entreprises en Europe. Il n’y a donc pas un problème de disponibilité, mais un problème d’allocation des ressources financières. Les banques notamment font un arbitrage de placement de leurs liquidités vers les marchés, pas vers les PME et TPE de France.

Cet arbitrage a un impact direct sur l’emploi en France. En effet, les PME et TPE, ne pouvant pas se développer faute de liquidités à investir, ne peuvent embaucher. Ma société a ainsi créé près de 300 emplois en 7 ans. Nous avons la capacité technique de créer 30 à 50 nouveaux emplois chaque année, et nous ne pouvons le faire en raison d’une insuffisance de prêts bancaires, et ce alors même que mes résultats financiers permettent de justifier la viabilité de l’entreprise. J’ai la volonté de céder ma société à mes salariés, et cette volonté est empêchée en raison de cette problématique qui m’impose d’avoir des investisseurs extérieurs dans mon capital.

Il existe un moyen simple d’agir en la matière. En permettant à la BCE de financier directement les Etats, ou de les financer via la Banque Publique Européenne, les banques prêteront autant d’argent en moins à l’Etat, ce qui leur libérera les montants correspondants qu’elles pourront alors prêter aux entreprises. En leur imposant d’autres contraintes, on peut financier les 3,6 millions de PME/TPE qui gèrent une bonne partie de notre réserve d’emploi.

Cela me semble être intéressant à étudier dans le cadre de notre groupe de travail Economie. Je vous remercie.


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