mercredi 18 juin 2014

Intervention au Bureau national du 17 Juin 2014

Par Frédéric Lutaud,
membre du Bureau national du Parti socialiste pour la motion 4

Je voudrais revenir sur l’idée de « fragmentation », qui pourrait s’avérer funeste pour notre parti. Jean-Christophe, j’ai bien entendu que tu nous mettais en garde contre toutes tentations de division qui déboucheraient sur une recomposition à gauche en dehors du Parti socialiste.

Comme tu le sais, je fais partie d’une motion qui dialogue avec les autres courants du Parti socialiste. Nous organisons même des réunions publiques avec d'autres formations politiques de gauche afin d’échanger. Le dialogue est d’ailleurs plutôt fructueux. Si nous faisons cette démarche avant tout c’est parce que nous la pensons essentielle. Essentielle, car nous ne résoudrons pas la crise dans les couloirs de Matignon ni de Solferino, mais en rassemblant la gauche dans un projet commun. Et pas seulement les organisations politiques, il est indispensable, comme l’a rappelé mon camarade Patrick Ardoin, d’y associer aussi la société civile. Ce n’est pas l’idée de fragmentation qui nous travaille mais plutôt l’idée de convergence.

Le danger, il se trouve plutôt à l'intérieur de notre parti. Car au cœur de la crise que traverse notre organisation politique, il y a une véritable fracture entre ceux qui soutiennent cette erreur historique qu’est le « pacte de responsabilité » et ceux qui demandent une autre politique. Autrement dit ceux qui demandent que soient mis en œuvre au moins le programme du Bourget même si notre motion souhaite que nous allions plus, loin plus vite. Car nos électeurs ne nous ont pas pardonné une ligne politique pour laquelle ils n’ont jamais voté. Nos électeurs n’ont jamais voté pour un « socialisme de l’offre » et pour la baisse du « coût du travail ». Si nous le changeons pas rapidement d’orientation politique nous signons probablement l’arrêt de mort du Parti socialiste.

Alors bien sûr, tu viens de proposer des Etats généraux de notre parti. J’espère que ce sera l’occasion de redéfinir nos engagements et de proposer des solutions concrètes. Car la politique du gouvernement est sans solutions face à la crise de l’emploi. Les chiffres du chômage sont désastreux et le FN prospère sur la misère sociale.


Les Etats Généraux, je propose que nous commencions à les faire entre nous, ici-même au Bureau national, en commençant par répondre aux questions que je pose inlassablement avec beaucoup de détermination, comme tu l’as souligné la dernière fois. Comment répartir les gains de productivité ? Comment répondre à la crise du chômage de masse dans une société qui produit de plus en plus avec de moins de travail humain ? Comment trouver le chemin d’une prospérité sans croissance ?… Bref, toutes ces questions que je te pose et que j’ai posées à ton prédécesseur mais aussi à Guillaume Bachelay, qui d’ailleurs a promis de réagir lors de ma dernière intervention… mais cela fait maintenant deux ans que j’attends sa réponse.









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