samedi 24 mai 2014

Pourquoi dimanche, il faut aller voter et pourquoi il faut voter pour une liste progressiste, une liste de gauche.

Par Henri Chazelle, membre du Conseil national pour la motion 4

L'Europe est malade. Mais en sortir ou sortir de l'euro n'est pas la solution.

Nombreux sont ceux qui refusent ce qu'elle est devenue, un espace de compétition forcenée entre nations et citoyens, un espace où les forces de la finance imposent leurs règles, imposent l'austérité, où les peuples se sentent dépossédés de leur prérogatives citoyennes.

Mais ce n'est pas en écoutant les sirènes du Front national qu'on guérira le malade.
Cela ne conduirait qu'à le tuer et à nous amener à une situation pire que celle, certes insatisfaisante, mais perfectible que nous vivons.


Pour la France, la sortie de l'euro entraînerait une augmentation mécanique de sa dette qui est, rappelons le, libellée en euros et contractée au 2/3 hors de France.
Cette sortie entraînerait celle d'autres pays en cascade. Elle raviverait la guère économique que se livraient, avant d'entrer dans l'euro, les états européens par une surenchère de dévaluations périodiques. La guerre économique que se livrent aujourd'hui les pays serait encore exacerbée.

Ce n'est bien évidemment pas en votant dimanche pour les partis de droite qui, chaque fois qu'ils ont été au pouvoir, par les cadeaux fiscaux qu'ils ont fait à ceux qui n'en avaient pas besoin, se sont privés des moyens d'agir et nous ont conduits à la situation actuelle.

Leur projet, c'est encore plus d'austérité, c'est de nous imposer la saignée que l'on a infligée à la Grèce, avec quels résultats : une baisse de 2 ans de l'espérance de vie et un doublement du taux de pauvreté !

Leur projet conduit inexorablement au démantèlement progressif de notre modèle social.
Ce modèle social, que les chantres du libéralisme ne voient que comme une charge, a pourtant joué un rôle d'amortisseur essentiel pendant la crise et nous a évité d'entrer dans une récession sévère.
Cela a conduit la France à être le consommateur en dernier ressort de l'Europe au bénéfice des pays exportateurs qui prétendent nous donner des leçons alors qu'ils devraient nous remercier.

Ce n'est pas non plus en s'abstenant, ce serait laisser le champ libre aux uns et aux autres.

Nous devons refuser le fatalisme. Nous devons refuser le "TINA". (en français, "il n'y a pas d'alternative")

Nous rêvons d'une Europe espace social, de coopération, de solidarité entre peuples et entre nations, d'une Europe espace porteur d'espoir, de projets.
Pour cela, il faut aller vers une harmonisation sociale et fiscale pouvant nécessiter de nouveaux traités.

Nous rêvons d'un euro au service de l'avenir de l'Europe, pas au service des rentiers et de la finance.
Cela implique une BCE (Banque centrale européenne) n'ayant pas pour seul objectif la force de l'euro.

La BCE devrait faciliter l'apurement des dettes anciennes en les re-finançant directement à taux très faible ce qui permettrait de ne plus imposer d'austérité absurde (austérité n'ayant fait qu'aggraver les dettes des pays du sud de l'Europe)

La BCE devrait financer l'avenir de l'Europe : la transition énergétique, agro-écologique, les technologies de demain qui seules nous permettront de rester dans la course mondiale (contrairement aux réductions de coûts imposées dans le cadre des politiques dites "de l'offre" dont l'effet récessif est certain et l'effet de compétitivité dérisoire)

Nous rêvons d'une Europe où les peuples reprennent leur destin en main.
Cela signifie une Europe où la commission agit selon les souhaits de ses peuples, pas selon ceux des lobbyistes à l'œuvre à Bruxelles.
La règle de l'unanimité en vigueur au Conseil européen à 28 dresse les pays les uns contre les autres, car rares sont les décisions pour lesquelles aucun pays ne se sent lésé. De ce fait, elle conduit à l'immobilisme.

Nous devons dépasser ce système et substituer à l'opposition de fait entre pays, une opposition des politiques dont les soutiens et les opposants seront transnationaux.
C'est le seul moyen de construire une Europe véritablement démocratique.

Pour cela, il faut un renforcement du rôle du parlement européen et la création d'un parlement de la zone euro.
Cela nécessitera l'évolution des traités ou de nouveaux traités. Pour leur ratification et pour toutes les questions essentielles (comme les élargissements) les peuples devront être consultés par référendum.

Seule une majorité progressiste, une majorité de gauche pourra agir pour que ces rêves deviennent réalité.

Et pour qu'une telle majorité puisse émerger, il n'y a qu'une solution :

Aller voter dimanche, et voter pour un parti de gauche progressiste.


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