mercredi 11 décembre 2013

Intervention Motion 4 au Bureau national du 10 décembre 2013

Intervention de Frédéric Lutaud, membre du Bureau national

En présence de Michel Sapin, ministre du travail

Cher Michel,

Merci d’avoir accepté de venir débattre parmi nous.

Je n’aurai qu’une question à te poser, elle concerne le chômage de masse, la première préoccupation des Français.

Nous savons que le volume d’heures travaillées a diminué de façon équivalente dans tous les pays industrialisés. Ce n’est que la répartition de ce volume d’heures travaillées qui nous distingue. Certains pays comme la France sont touchés par le chômage de masse, d’autres pays ont fait le choix de la précarité, comme l’Allemagne. Mais c'est finalement du chômage dissimulé. Nous avons tous les mêmes problèmes sociaux face au sous-emploi.

Plus spécifiquement, nous savons qu’en France, la croissance a détruit 9 % de volume de travail depuis 1950 et la population active a augmenté de 23 %. Cela a créé le décalage actuel entre l’offre et la demande de travail. 9 millions de Français sont à la recherche d’un emploi digne, ce qui intègre les 5 500 000 chômeurs mais aussi les 1 500 000 RSA, 1 500 000 les emplois subits et 850 000 découragés sortis des chiffres du chômage. La croissance n'est donc clairement pas la solution à la crise de l'emploi.

Ma question est la suivante : nous savons que seul le partage du travail peut nous permettre de renouer avec le plein-emploi. Alors pourquoi le gouvernement refuse t’il d’étudier le dossier du partage du travail ? C’est un dispositif qui a fait ses preuves avec le kurzarbeit en Allemagne, dans 24 états aux États-Unis qui l’appliquent aujourd’hui. En France, nous pourrions partager le temps de travail, cela à coût nul pour les entreprises et pour l’État et créer des milliers d’emplois. Alors pourquoi le gouvernement refuse t’il d’utiliser se levier puissant pour répondre à la crise sociale ?

Réponse de Michel Sapin :

Nous avons eu le courage de supprimer les heures supplémentaires défiscalisées, le gouvernement à donc tenu compte de le nécessité de répartir le temps de travail.

La formation qui n’est pas du temps de travail, c’est plus efficace que de répartir le travail qui ne peut pas être réparti mécaniquement selon une règle de trois. Je ne dis pas que c’est ce que vous avez dit, mais nous préférons miser sur la politique de la formation.

Commentaires de l’auteur :

La suppression des heures supplémentaires défiscalisées a été une très bonne chose, alors pourquoi ne pas poursuivre le raisonnement ? Il faut aussi répartir le reste des heures travaillées.

Si je n’ai pas parlé de répartir mécaniquement les heures travaillées selon une règle de trois, alors pourquoi en parler ? Il est évident que la semaine de 4 jours se déploiera selon des modalités différentes selon les grands-groupes, les PME, les professions libérales ou les artisans.
Former les travailleurs, personne ne s’y oppose, mais à quoi bon les former si nous n’avons pas de travail à leur offrir. Ce n’est pas une réponse acceptable.



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