dimanche 1 septembre 2013

Il était pourtant question de réduire les inégalités femmes-hommes à la retraite…


Le communiqué de presse de Osez le Féminisme

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé hier soir les mesures principales concernant la réforme des retraites : allongement de la durée de cotisation et création d'un compte pénibilité. Les mesures annoncées sont extrêmement en-deçà des attentes et ne permettront pas de réduire les écarts de pensions entre les femmes et les hommes.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé hier soir les mesures principales concernant la réforme des retraites : allongement de la durée de cotisation et création d'un compte pénibilité. Les mesures annoncées sont extrêmement en-deçà des attentes et ne permettront pas de réduire les écarts de pensions entre les femmes et les hommes.

La principale mesure, l’allongement de la durée de cotisation, augmentera de façon dramatique les inégalités de pension femmes-hommes et la pauvreté de nombre de retraitées. Ayant des carrières plus courtes et plus discontinues que les hommes, les femmes devront donc travailler plus longtemps encore pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Aujourd’hui, 40 % des femmes ne peuvent partir à la retraite à taux plein, contre 23 % des hommes. Cette mesure est d’autant plus pénalisante qu’est maintenu le système de la décote qui leur est particulièrement préjudiciable : en effet, les femmes subissent en moyenne une décote plus importante que les hommes, avec 12 trimestres pour les premières contre 9 pour les seconds. Nous exigeons que tout soit fait pour parvenir à l’égalité salariale et exigeons en outre la suppression de la décote et la revalorisation des basses pensions.
Le gouvernement ne se donne pas les moyens de réduire véritablement les inégalités femmes-hommes au moment de la retraite : agir uniquement sur les droits familiaux et sur les petits temps partiels est largement insuffisant. Si la baisse du quota d’heures nécessaires pour valider un trimestre (passage de 200 à 150 heures SMIC de cotisation) et le report des cotisations non utilisées pour valider un trimestre sur l’année suivante sont des mesures importantes pour les salarié-e-s à temps partiel, elles doivent être accompagnées de dispositifs visant à réduire le nombre de femmes en temps partiel subi. 85% des emplois à temps partiels sont occupés par des femmes, ce qui veut dire salaires partiels et retraites partielles. Une surcotisation à la charge des employeurs permettrait de diminuer le nombre global d'emplois à temps partiels.

Concernant les droits familiaux, les deux propositions de valider d’autant de trimestres que de périodes de 90 jours de congé-s maternité et de refondre les majorations de pension pour enfant(s) vont dans le bon sens. En effet, la majoration bénéficiait davantage aux hommes qui ont des pensions de retraites en moyenne plus élevées et qui interrompent moins leur activité pour l'éducation des enfants. Etendre cette majoration aux familles dès le premier enfant et non pour les seules familles de trois enfants serait également un progrès.

Malgré ces éléments positifs, nous sommes indigné-e-s car cette réforme pénalisera l’ensemble des salarié-e-s et tout particulièrement les femmes, dans la droite ligne des précédentes réformes.Nous sommes face à un gouvernement qui fait la sourde oreille et tente de passer en force. Les féministes avaient réussi à imposer l’égalité femmes-hommes lors de la réforme de 2010, nous lui rappellerons dans la rue le 10 septembre 2013, journée nationale de mobilisation à laquelle Osez le féminisme ! participera en nombre.

La réforme des retraites ne saurait se faire une nouvelle fois sur le dos des femmes !

Retrouvez l'appel sur le site http://retraites-femmes.fr/ ainsi que leurs principales revendications

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