vendredi 13 mars 2015

Intervention au Bureau national du 11 Mars

Par Frédéric Lutaud, membre du Bureau national pour la motion 4 

Cher(e)s camarades,

J’ai une question à poser à ce Bureau national.

Les chiffres sont tombés.

D'un côté, on vient d’annoncer une d’augmentation des profits du CAC40 de 37 %. Cela dénote d’une vitalité certaine de la compétitivité de nos entreprises, si chère à notre gouvernement. Surtout quand l’on sait que les actionnaires des grands groupes accaparent 60 % des bénéfices des entreprises. C’était déjà 30,3 % d’augmentation des dividendes en France en 2014.
Nous savons que les grands groupes produisent 50 % du PIB français et emploient 70% de la masse salariale globale par le jeu de leur filiales, car seuls 12,5 % des actifs travaillent dans des PME indépendantes des grands groupes.

De l’autre côté, le pouvoir d'achat enregistre une baisse de 0,4 % selon l’INSEE.

L'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES), quant à lui, vient de publier une étude qui nous explique que le budget nécessaire à une vie décente a été établi à 1 571 € pour une personne dans un logement du parc privé et 1424 € dans le public. Autrement dit, le SMIC net, inférieur à ces sommes, ne permet pas la dignité sociale.

Le chômage explose et les inégalités se creusent dans une France en chemin vers les 10 millions de pauvres.

Alors, ma question est la suivante : comment allons-nous convaincre nos électeurs de voter pour nous ? Pour un parti dont est issu un gouvernement qui avait promis "le redressement dans la justice".

Le Front national a beau jeu de se revendiquer de l’égalité républicaine quand la gauche ne remplit pas ses engagements. Nous ne combattrons pas le Front national avec des indignations mais par des avancées sociales. C’est l’abstention qui fait progresser le score de l’extrême-droite et c’est la colère des populations qui nous sanctionne dans les urnes et peut être bientôt dans la rue ?
Colère légitime quand le montant total des 500 plus gros patrimoines français a augmenté sur l'année 2014 de 58 milliards d'euros pour atteindre 390 milliards, alors qu'une cure budgétaire de 50 Milliards est imposée à la dépense publique. Tandis que la France compromet une taxe sur les transactions financières qui pourrait lui rapporter 36 milliards d’euros. Tandis que la loi Macron introduit la notion de secret des affaires consacrant le fait que le droit des actionnaires prime sur celui des salariés et de la société tout entière. Que les appels d'offre public ont diminué de 60 %. Que les aides financières au maintien de la production biologique ont baissé de 25%. Que l'Etat programme son désengagement dans le financement des conservatoires de musique, etc.

Bref, expliquez-moi comment, malgré le courage des militants mobilisés sur le terrain, nous allons convaincre les électeurs de voter pour nous et éviter la débâcle comme aux Municipales et aux Européennes ? Comment enrayer le déclin du PS si le gouvernement ne change pas de politique ?

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